Les Andes à vélo 2007

Eh oui, maintenant que mon merveilleux périple est terminé, vous pourrez bientôt venir voir mon vélo chez vélostation avenue de Grande Bretagne à Toulouse où il sera exposé quelques temps avant d'être remis en état En effet, il a un peu souffert dans l'avion pendant le trajet du retour bien qu'il ait été soigneusement démonté et préparé.

Je profite aussi de cet article un peu tardif pour remercier Blaise pour son soutient et le prêt de sa gourde Hydro ;-)  , ainsi que tous ceux qui m'ont envoyé des messages bien réconfortants pendant cette aventure.

Je ne pouvais pas terminer mon voyage au Chili sans aller à Valparaíso, port très célèbre sur le Pacifique. J'ai donc passé deux jours dans cette ville coincée entre les collines et la mer à marcher dans les ruelles étroites et à monter et descendre des escaliers pour explorer les différents quartiers.

La ville est célèbre pour ses maisons multicolores, ses fils électriques emmêlés dans tous les sens, ses ascenseurs et ses graffitis sur les murs plus ou moins artistiques.

Mais Valparaíso reste l'un des ports principaux du Chili après San Antonio et Antofagasta et on peut voir quelques bateaux en attente dans la baie

Il y a aussi quelques bateaux de la Marine Chilienne mais il est interdit de les photographier sous peine de prison.

J'ai également été plus au sud sur la côte, dans le petit village d'Isla Negra où vécu Pablo Neruda. On peut y visiter sa maison transformée en musée et surtout admirer l'océan se déchaîner sur les rochers. Cela devait être une formidable source d'inspiration pour le poète.

Cette fois-ci, aucun problème pour traverser les Andes,il y avait de la neige mais le temps était superbe. J'ai donc quitté la finca samedi pour Mendoza, profitant du voyage dans le pick up de Ruben. Ce pick up ayant 30 ans et plus de 2 millions de kms, nous sommes tombés en panne 2 fois.

La dernière semaine a la finca a été très sympa. Nous avons planté un petit potager,

et commencé à reconstruire le four a pain

La famille a été très sympa et je pense qu'il faudra que je revienne en été pour apprendre pleins d'autres  choses sur l'agriculture biologique.

Petite photo avec de droite à gauche: Flor, Yerimen, Sandra(au fond), Ruben, Vero et moi.

Cela fait bien longtemps que je n'ai plus donné de nouvelles mais tout va bien. La routine commence à s'installer mais il ne me reste plus qu'une semaine.

Jusqu'à aujourd'hui, nous étions trois à travailler en plus de la famille Pagliafora: il y avait Matthew, un texans qui part aujourd'hui pour Buenos Aires, et Flor, une Catalane qui va rester au moins encore une semaine.

Ainsi, le travail est plus agréable car nous pouvons discuter en espagnol ou en anglais et le temps passe plus vite, surtout les jours de neige où nous sommes obligés de rester à l'intérieur à éplucher de l'ail ou des poix chiches ou à casser des noix.

Lorsqu'il fait beau (généralement en début de semaine), nous travaillons dehors, à défricher des parcelles de terre pour replanter un potager, à ramasser les branches de pommier coupées, à faire du compost, à couper du bois, à trier les pommes ou à sortir les citrouilles des caisses de talc où elles sont conservées sans les casser.

Nous avons aussi réparé la clôture ce qui a pris pas mal de temps car il fallait sélectionner des petits troncs d'arbres, retirer l'écorce, enrober une extrémité de film plastique, creuser un trou d'1 m de profondeur, planter le pieux dans l'alignement des autres puis tendre le fil de fer et enfin l'attacher à chaque piquet.

Chaque matin, je suis chargé de nourrir les canards, les oies et de préparer un mélange d'avoine pour la jument. De temps en temps, je fais également du pain mais nous n'avons pas encore eu le temps de construire un four et nous sommes obligés d'utiliser celui des voisins.

Voici quelques photos de la famille Pagliafora, de la truie avant sa mise à mort et de Mathew qui a fait une délicieuse tarte aux pommes:

Voici également le four à pain avant la cuisson, le moteur V8 que le frère de Ruben essaie de nettoyer et de remonter et Tito et moi en train de préparer un mélange à base de soufre utilisé pour tuer les fourmis sur les pommiers et les cerisiers.

Mon voyage à vélo à travers le Chili et l'Argentine est maintenant terminé mais je continue à vous tenir informé de mes activités.

J'ai finalement pu franchir les Andes mercredi lorsque la route a été dégagée. Il y avait en effet beaucoup de neige côté chilien mais surtout énormément de camions stationnés sur le bord de la route voir bloqués au milieu de la chaussée, le chasse neige ayant juste ouvert une voie praticable.

Comme le col avait été fermé 2 jours et qu'il s'agit du passage principal entre Argentine et Chili, il y avait pleins de gens qui voulaient passer et j'ai attendu 2 heures à la douane pour faire tamponner mon passeport.

Enfin je suis arrivé à destination, à la finca Rosa de Jericho située en pleine campagne à 25 km de Tunuyan. J'ai été très bien accueilli par toute la famille, Ruben, Sandra, Xerimen, Ailen et Bello. Il y a aussi Mattew, un étatsunien de 25 ans qui va aussi rester un mois.

Pour l'instant, le travail n'est pas trop difficile mais il fait un peu froid. Voici un aperçu de la finca:

Et oui, je suis toujours à Santiago, la frontière avec l'Argentine étant fermée à cause du mauvais temps pour une durée indéterminée. Bien entendu, cela ne m'arrange pas du tout et me met dans une position très inconfortable vis à vis de Ruben qui m'attend à Tunuyan.

En plus il pleut à Santiago ce qui n'est pas idéal pour visiter à pied, mais bon, je fais avec. Hier, il y avait du soleil alors j'en ai profité pour marcher jusque dans le quartier huppé de Providencia puis pour monter au Cerro San cristobal qui permet d'assister au coucher de soleil sur les Andes.

La ville apparaît vraiment immense depuis ce point de vue

J'ai également visité le musée d'art précolombien, qui montre des objets des différentes civilisations qui peuplaient l'Amérique latine avant l'arrivée des colons espagnols.
Enfin, j'ai assisté à un concert de l'orchestre national des "carabineros de Chile" sur la plaza de armas, ce qui était bien agréable.



J'attends maintenant la réouverture du col pour changer d'air et j'espère retrouver le soleil d'Argentine.

Me voila de retour à Santiago pour terminer mon merveilleux périple à vélo (5670 km). J'ai quitté Coquimbo par l'autoroute panaméricaine qui longeait la mer. Rapidement, je me suis retrouvé dans un épais brouillard venu de la mer et il m'était impossible de voir le paysage ou la route devant moi. Le voyage n'a pas été franchement passionnant avec cette vue bouchée et tous ces camions.

De temps en temps, on pouvait quand même apercevoir la côte

Comme j'ai encore eu des ennuis avec mes roues (pneus, rayons), et qu'en s'approchant de Santiago, l'autoroute devenait franchement dangereuse (absence de bandes d'arrêt d'urgence, tunnels), j'ai terminé en bus et ai trouvé dans la nuit un hébergement économique loin du centre. Le propriétaire m'a proposé de garder mon vélo pendant le mois d'août et après réflexion, je pense que c'est une bonne idée car cela m'encombrera moins dans les bus et si jamais le col est fermé fin août, cela sera plus facile de retourner à Santiago en avion.

Hier, j'ai visité le quartier moderne de Santiago (Las Condes) qui est plein de gratte-ciels plus grand les uns que les autres.

Je repars lundi pour Mendoza puis Tunuyan où je vais travailler un mois. Je ne sais pas si j'aurais facilement accès à Internet donc n'espérez pas de nouvelles trop fréquemment.

La chambre à air achetée à Antofagasta m'aura permis en tout et pour tout de faire 15 km avant de se crever de partout et de m'obliger à `passer un temps fou mettre toute ma réserve de rustine. En effet, dimanche matin, j'ai pu aller de la station de bus à un hôtel dans La Serena sans problèmes puis lundi matin quand j'ai voulu partir pour Santiago par la panaméricaine j'ai rapidement eu des problèmes de crevaisons qui m'ont obligés à me diriger à pied à Coquimbo, le port voisin où j'ai galéré pour trouver l'auberge de jeunesse car je n'avais pas de plan et le pneu crevé déjantait tout le temps m'empêchant de pousser mon lourd vélo dans les montées de la ville. Finalement, avec l'aide d'une chilienne, j'ai pu me poser et attendre patiemment ce matin (car en plus c'était férié hier) pour retourner en "collectivo" à la Serena où j'ai trouvé de vraies chambres à air bien adaptées.
Je peux donc repartir demain vers Santiago mais comme j'ai perdu pas mal de temps dans cette histoire, je vais supprimer mon étape à Valparaiso pour être à temps en Argentine (si le col n'est pas fermé)

La ville de Coquimbo est agréable car bâtie sur une pointe rocheuse au bord de la mer. Il y a pleins de petites rues en pentes avec des maisons de toutes les couleurs, de petits ports de pêche et pas mal d'oiseaux









Le centre de La Serena n'est pas au bord de la mer mais c'est la deuxième plus ancienne ville du Chili et il y a beaucoup d'églises (29)

J'ai mis deux jours pour faire 300 km à travers le désert et rejoindre la ville d'Antofagasta au bord de la mer. En quittant San Pedro, j'ai du affronter encore une terrible montée sous le soleil mais le vent ne s'est levé qu'en début d'après midi et comme j'étais parti à l'aube, je n'ai lutté que 30 km. Au moins cela permet d'apprendre à être patient puisque de toute façon, la seule solution est de continuer à avancer en peinant pour atteindre 8 km/h. Je suis donc finalement arrivé à Calama où j'ai trouvé à me loger dans une cabaña que le proprio du camping a mis a ma disposition pour moi tout seul (le grand luxe). Vers 19h, j'entends frapper à ma porte. C'était deux cyclistes français merveilleux, Annabel et Hervé qui venaient me souhaiter ma fête avant de prendre le bus pour San Pedro. C'était super sympa de discuter sur nos voyages respectifs, surtout qu'ils parcourent l'Argentine et le Chili depuis le mois de décembre, en vélo, voilier, bus, camions...  On a également discuté matériel et je leur explique mon problème de rayon. En 15 min, Hervé avait apporté ses outils, démonté les pignons, changer le rayon et remonté la roue. Vraiment formidable ce coup de pouce, surtout après une journée difficile.

En regonflant ma roue, je ne sais pas ce qu'il s'est passé mais la chambre à air s'est déchirée au niveau de la valve. Heureusement, j'en avait deux d'avance donc je l'ai changée.

Le lendemain, je n'avais pas fait 10 km que déjà le pneu se dégonflait lentement! Ainsi tout les 15 km, je m'arrêtais et regonflait à bloc.
En plus, j'ai eu de la chance (vendredi 13) car la route n'était que descente super lisse avec le vent dans le dos. A la mi-journée, j'avais parcouru 100 km sans forcer à 30, 40 voir 50 km/h.
J'ai aussi eu de la malchance car pendant que je regonflait pour la enième fois, crac, la valve se déchire à son tour et il faut que je monte ma dernière chambre à air, au bord de la route en plein milieu du désert.
Je repars, parcourt 50 autres km puis le vent change de sens et le calvaire du vent de face recommence. En plus, la route devient très rugueuse et mon pneu s'use à vue d'oeil. Et à 20 km d'antofagasta, c'est le drame. La nuit commence à tomber et mon pneu crève à nouveau 'obligeant à regonfler tous les km. et comme vous vous en doutez, la valve de la dernière chambre à air se déchire et je me retrouve comme un con au milieu de nulle part avec mon vélo chargé et un terrain dur comme de la pierre m'empêchant de planter ma tente.
J'essaie de réparer avec divers bricolages foireux et finalement, me décide à partir à pied en poussant mon vélo le long de la route. Évidement, quand quelque chose ne va pas, rien ne va et le phare ne fonctionne plus, la béquille se casse en deux et je marche dans le noir pendant 7 km, éclairé par les nombreux phares de voitures et de camions dont pas un ne s'arrête pour me proposer de l'aide.



Toutefois, c'est vendredi 13 alors j'ai de nouveau de la chance. Un bus de grand voyage s'arrête, m'embarque avec le vélo et me pose devant un hôtel d'Antofagasta, sans rien demander en échange. Cela a été très vite et j'ai à peine eu le temps de remercier William, le chauffeur avant qu'il ne reparte vers le sud. Mais comme il était tard, j'ai passé la nuit dans cet hôtel un peu cher mais confortable.



Ce matin, j'ai parcouru la ville dans tous les sens pour trouver un magasin de vélo et en tout, il y en a 4 dans cette immense ville de 300 000 habitants! Évidement, les 3 premiers les plus proches du centre ne font pas ce type de chambre à air et le dernier, à 5 km à pied, n'a plus qu'un modèle du bon diamètre avec ce type de valve. Elle est un peu plus fine alors je ne sais même pas si cela va aller.

Pour l'instant, j'ai laissé mon vélo à l'hôtel, ai visité la ville et acheté mon billet de bus pour La Serena où je pars à 21 h. Il va falloir que je négocie en plus le transport du vélo avec le chauffeur.



Malgré toutes ces aventures, hier j'ai quand même fait 200 km avant d'être bloqué et j'ai vu pleins de mines dans le désert, des transports de bennes de camions de mines,

   

et de jolis paysages:

   

Cela fait bien longtemps que je n'ai pas mis mon blog à jour mais ces derniers jours ont été particulièrement mouvementés.

J'ai passé 4 jours à San Pedro de Atacama, un petit village entouré de verdure au nord du salar Atacama, dans le désert du même nom. Au début, c'est assez surprenant car il y a en fait deux village. Le centre est très charmant, avec des maisons en adobe blanchies à la chaux et de petite rues de terre, mais ce ne sont en fait que des hôtels, des restaurants, des cybercafés pourris et des agences d'excursions.

La deuxième partie du village est beaucoup plus proche du bidonville avec des baraques où vit malheureusement la majorité des Atacameños. C'est là qu'il y avait mon camping et c'était franchement rustique. Mais les propriétaires étaient très sympa.

Comme tous les touristes, j'ai fait l'excursion aux geysers du Tatio à 95 km au nord de San Pedro. Il faut partir à 4h du matin pour être au levé du soleil aux geysers en passant par de petites pistes perdues dans la montagne. On observe les geysers 1 heure et il fait très froid alors on se réchauffe en buvant de lait chauffé dans les geysers.

 

Ensuite, on va se baigner dans une source chaude (35º) alors que l'air est à 0º! C'est très très agréable car on est au soleil, assis avec de l'eau jusqu'au cou au milieu des sommets enneigés.

J'ai également été à la célèbre "Valle de la Luna", une vallée avec des reliefs étonnant fait de sel et de terre mélangé. C'est très très beau, surtout le coucher de soleil sur la cordillière des Andes depuis une dune de sable gravie au pas de course.